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Commentaires

Desrousseaux Alexandre

En réponse à Gérald Fievet, et pour completer ma précédente contribution :

Je viens de relire l'un des documents mis en référence sur la partie informative de cet espace en ligne. J'ai été affligé.
On y dit que la science est en crise. Soit. Et, sans vrainement faire apparâitre les causes, vérifier le sens donné aux mots de "crise", "désaffection" et "sciences", la solution est : faire de la publicité, des spots TV "la science y'a na bon, toi comprendre ? "
Ne sommes nous pas en train de prendre les jeunes pour les lobotomisés que certains veulent vous faire croire qu'ils sont (on dit la même chose à chaque génération). Au contraire ont ils peut être trop bien compris.
C'est au demeurant un peu simpliste comme solution et me fait penser à une pensée unique dictatoriale : mettez vous bien ça dans la tête !
Aucune remise en cause du systéme "science" et de ses acteurs. Je sors d'un colloque universitaire et je retombe dans ce que j'ai connus sur les bancs de la fac : poussière, distance au reste du monde (en particulier celui de l'entreprise, mais pas que...), status quo mais incantations et plaintes dominent.
Selon moi, il faudrait profondémment faire évoluer le système, de manière organique. Le pourrons nous ? Vu les pesanteurs que certain qualifiait de mamouthesque, j'en viens à douter. Qui aura la force financière ET l'intelligence nécessaire à la conduite du changement, pour initier et mener ce chantier ? L'Etat, qui sur tant de fronts se désengage ? La Région qui fait ce qu'elle peux avec ses moyens et face à une compétence "Etat".
Sur ce thème des sciences faudra t-il aussi en passer par le seuvrage, toucher le fond pour que les réformes, devenant vitales, soient identifiées et engagées alors qu'en anticipant un peu ...? Je crains que nous allions vers cela et que la chute n'est donc pas terminée...

Gérald Fiévet

Quelle est la vision des organisateurs de la crise mondiale des sciences ? En quoi les écrits officiels rédigés et déposés sur ce site, nous aident-ils à décrire de façon impressionniste cette vision ? Regard critique de quelqu'un qui a une formation scientifique (molle), ravi de l'avoir et qui s'en sert tous les jours.

1 - Les mots de "crise mondiale" suggèrent une crise générale perceptible sur l'ensemble de la planète. De même que les 2 guerres mondiales ne concernaient que les pays où elles se déroulaient, la crise mondiale des sciences ne concerne que les pays où les sciences - telles que les organisateurs les imaginent - existent. Or, seuls une trentaine de pays, ceux inscrits à l'OCDE, ont un système scientifique comme le nôtre. La crise mondiale des sciences ne serait donc qu'une crise du modèle scientifique propre à ces pays, c'est-à-dire et pour faire simple, des pays démocratiques à économie de marché. Qu'en est-il des sciences dans le reste du monde (afrique, amérique du sud, asie centrale et orientale ...) ? Qu'en est-il, pour ces pays, des relations entre sciences et sociétés ? Que pouvons-nous apprendre de ces pays sur la crise de notre science ?
2 - Alors que le colloque semble justifié - entre autres - par la désaffection des jeunes pour les formations scientifiques, ces mêmes jeunes - ou leurs portes paroles officiels - sont complétement absents des instances d'organisation (comités de soutien, de parrainage, d'organisation). Ils auront été absents de la conception du colloque, acte réservé aux chercheurs et universitaires. Si ils se sont inscrits au colloque, ils seront auditeurs, comme à l'école. Il ne me semble pas avoir repéré de moment durant le colloque où serait prévu une restitution, à destination des universitaires et officiels, des messages postés sur le blog. En bref, alors qu'ils sont ceux dont on devrait beaucoup parler, ils seront muets parce que la parole ne leur aura pas été donnée pendant la conception et le déroulement du colloque. Pourtant, il existe des associations et syndicats de lycéens et d'étudiants qui siègent, par exemple aux conseils d'administration des unviersités. Il y a sur ce point une asymétrie dans le traitement des points de vue révélatrice de la vision dont je parlais en introduction.
3 - est-ce que cette crise occidentale (et non mondiale) des sciences concernent, en termes identiques, toutes les sciences ? Il y a quelques années, les sciences humaines et sociales voyaient leurs effectifs exploser. La recherche d'un plaisir et d'un développement personnel plutôt que d'une efficacité dans la quête ou la conservation d'un emploi de plus en plus difficile à trouver et garder semblait justifier ce constat qui en surprenait plus d'uns. Si cet engouement pour les sciences humaines se confirme, cette crise occidentale ne concernerait que les sciences de la nature, de l'univers et de l'ingénieur, c'est-à-dire les disciplines qui auraient officiellement vocation, plus ques les autres, à déboucher sur un emploi.
4 - Avec un brin de provocation, que vont nous dire les intervenants des tables rondes : ils vont se demander si la société a encore besoin des scientifiques, si les causes de la crise occidentale des sciences ne seraient pas à chercheur du côté de l'enseignement secondaire, si il n'y a pas à partager les responsabilités avec l'école, que les jeunes ont tort de ne pas s'engager dans des études scientifiques puisqu'elles permettent l'acquisition de compétences professionnelles, vont chercher dans leurs regards ce que pensent les sociétés de la science et vont rappeler l'extrême importance des sciences pour le développement économique et, ce faisant, que décidément ont a tort de ne pas faire d'études scientifiques. Rien sur l'institution ou le système scientifique comme cause (partielle) de cette crise ! Hallucinant, mais symptomatique.

Il y a dans les 4 remarques qui précèdent des causes de cette 'crise occidentale des sciences utiles pour le développement économique' :
- les sciences partagent avec l'économie, la culture, la politique ... les limites du modèle de développement "à l'occidental" dont elles sont issues et qu'on mesure de façon croissante à travers les relations entre le nord et le du sud, entre les pays riches et les pays pauvres,
- l'absence des jeunes dans la conception du colloque montrent qu'elles se sont coupées du terreau nécessaire à leur renouvellement (la jeunesse)En conséquence, elles n'ont pas (ou peu) renouvelées leur vision et leur relation au monde extérieur,
- que le système scientifique officiel privilégie un utilitarisme dans lequel s'insèrent parfaitement les sciences de l'univers, de la nature, de l'ingénieur mais beaucoup moins bien des disciplines dont la vocation est plus de travailler des visions et représentations du monde et donc de développer une relative capacité critique,
- que l'auto-critique semble peu développée au sein de l'institution scientifique.

Des propositions : (1) améliorer la connaissance qu'ont les citoyens pas seulement des 'faits' scientifiques, mais aussi de l'institution scientifique pour qu'ils puissent, en portant un regard critique et construit, renforcer leur contrôle (nous sommes dans une démocratie de ciotyens et non de scientifiques) (2) faire entrer les sciences en démocratie en ouvrant massivement et structurellement les instances de décisions officielles à des non-scientifiques et, surtout, accorder à ces derniers un poids délibératif et décisionnel équivalent à celui accordé aux scientifiques.

Une dernière chose : bravo et bon courage pour les organisateurs de cette initiative nécessaire.

incognito

Désolé de me répéter mais moi ça me choque : comment peut-on prétendre à enseigner les sciences, à les vulgariser, ... tant que la science sera moins "puissante" que la Religion ?!

Les gens des classes "populaires" croient plus en Dieu qu'en la science !!! Et les Religieux se servent bien de ce pouvoir ...
Comment faire comprendre aux gens que pour comprendre les choses il faut chercher, découvrir, penser, ... et pas lire des livres abstraits qui ont été écrits il y a plusieurs milliers d'années ?!

Pourquoi dès leur plus jeune âge on éduque nos enfants dans une Religion ?! Peut-être qu'il y a des parents qui lisent ces lignes, pourquoi vous inculquez le catholicisme à vos enfants ? Sûrement par pure tradition, sans vraiment se poser la question, ou par peur du changement ... Mais avez-vous déjà pensé que faire cela, c'est aussi lui imposer qqch, laisser encore une chance en moins à son esprit critique de se former!!
Pourquoi au lieu de cela on inculquerait pas aux enfants en jeune age un raisonnement scientifique, un esprit critique ...

Pourquoi ferais-je 8 ans d'études, des projets avec ma copine à long terme, alors que je peux crever dans 3 mois à cause de "fous de Dieu", ou de jeunes qui prennent le mot "karcher" commme la pire insulte, ou encore un avion mal entretenu pour des causes financières, ... ?!

Des fois je me pose la question : est-ce que je ne ferais pas mieux de trouver un petit boulot sympa, un appart', vivre en couple tranquille dans son coin, laisser faire les politiques, les religieux, les autres, et rester sans broncher dans son coin en essayant d'etre heureux ?!
Je doute qu'on ait aujourd'hui le pouvoir de changer quoi que ce soit ...

A TOUS / le comité d'organisation

10 jours que le blog est mis en ligne et déjà des interventions pertinentes parfois provocatrices mais dans tous les cas interessantes.
Aux contributeurs merci et n'hésitez pas à vous inscrire pour le colloque cf le lien http://www.sciences.nordpasdecalais.fr/05-Inscription/01_inscription.htm

bulletin téléchargeable à renvoyer dans les meilleurs délais à l'agence présence

le comité d'organisation du colloque

incognito

"La science peut-elle forger un esprit critique et conduire aux "Humanités"...?"

même si la science permet de connaître ou de supposer les vérités du monde, je pense qu'on doit mener parallèlement au travail de recherche, d'études scientifiques, d'enseignement, ... un autre combat : celui contre les croyances diverses qui nuisent à l'esprit critique des gens, qui les éloignent de la "vérité", et les emprisonne dans un monde qui n'est pas sain pour eux et pour les autres !!
regardez les émissions de Julien Courbet pour voir des gens dépenser 10 000 € si ce n'est plus dans un marabout, voyez des gens se priver de vie pour une cause céleste, ... il faut agir !!

outre les marabouts et autres exorcistes, les religions nuisent à tout le monde ... le seul bénéfice que je vois à croire en un Dieu est d'être rassurés et moins seuls, et de réunifier des gens !! mais parallèlement, ces gens croient en un Destin, un Pouvoir Supreme, alors que ce pouvoir c'est nous tous qui l'avons, celui de faire changer les choses, d'améliorer plein de choses sur Terre, en partie grâce à la connaissance . Et d'autre part, écoutez le dernier appel d'une hotesse de l'air qui était ds un vol du 11 septembre à son mari, c'est très émouvant, et ça donne envie de se révolter contre les Religieux, ceux qui envoient des gens mourir et en tuer d'autres, pour rien ...

ces propos n'engagent que moi bien sur ;) et il n'y a rien de radical là-dedans rassurez-vous.
De toute façon tant que des gens ont intérêts à ce que des peuples sont croyants et éloignés de la science, cela n'évoluera pas ( lobby religieux aux USA à fort pouvoir électeur, dictatures et censures, guerres de religions, ...)!!
et pourtant, si beaucoup plus de gens se rendaient compte que la connaissance et les sciences permettraient de faire avancer le monde, on avancerait très vite ...

sylvie dehaut

Je pense qu'il y a dans les propos d'Hannibal une confusion avec connaissance et exploitation des résultats de la recherche. Les lois de la relativité ont permis bon nombre d'applications dont l'interet positif n'est plus à démontrer.
Le probleme est lorsque la société n'a plus de règles déontologiques et que l'usage des sciences est perveti.
Je pense que la science et plus généralement la formation par les sciences apporte un sens critique, une ouverture d'esprit et une capacité de remise en questions. Cet apport pour le peu qu'on sache l'utiliser permet dans sa vie d'adulte et citoyenne de s'épanouir, d'être à l'écoute des autres et plus généralement d'être utile.

Stéphane Dabau

Quel rapport y a-t-il entre les annonces des politiques et le sérieux des scientifiques ? Il me semble que cette vague attaque vise plutôt les politiques ou les médias que les scientifiques...

Hannibal

Comment définir Einstein ? Peut-on parler de citoyen pour un type qui a fui l'Allemagne nazie pour aider à la finalisation de la bombe atomique ?

Malou

Eh bien par exemple en arrêtant de servir de caution aux politiques (le nuage radioactif de Tchernobyl qui stoppe à la douane française), aux médias (la grippe aviaire est bien utile pour remplir des pages qui n'apportent aucune info) ou même aux religions qui s'amusent bien à refaire le monde "selon des experts" (formule à la mode...).
Bref, un peu de sérieux, messieurs les scientifiques !

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