Poussez-vous vos enfants à choisir des filières scientifiques ou au contraire le leur déconseillez-vous ? Comprenez-vous ce qu'ils vivent ?
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Dans certaines contributions, nous entendons des messages d'alertes, de détresses, d'interpellations. Beaucoup d'entre nous sont parents et partagent les interrogations, les inquiétudes. Certains dénoncent le décalage entre les formations dispensées et la qualification professionnelle attendue sur "le marché".
Au demeurant d'autres contributions portent des messages d'espoir et un enthousiasme à l'égard des sciences et des filières scientifiques qu'il convient de respecter.
C'est au regard de ces deux aspects et de bien d'autres que le conseil régional, son président et Jack Lang ont pris l'initiative de ce colloque et de ce blog pour écouter, entendre et surtout identifier les leviers d'actions et être force de propositions.
Aussi merci pour vos réactions dont nous vous assurons la lecture et le relais auprès du collectif mis en place et des élus.
Rédigé par : le comité d'organisation (en reponse aux contributeurs) | 27.11.2005 à 10:18
Notre fille a toujours souhaité faire des études de chimie. Après son bac S, nous lui avons conseillé d'intégrer un IUT, plus professionnalisant qu'une fac et plus proche des entreprises ( stage de trois mois en deuxième année).
Elle désirerait continuer en Master professionnel. Il lui a été indiqué de revenir à une filière classique fac,très généraliste, la licence professionnelle étant trop spécialisée et mettant fin aux études!
Il nous semble que les entreprises ont besoin d'avoir des salariés opérationnels immédiatement, pointus dans leur domaine, très qualifiés, et que les filières d'études ne sont pas toujours adaptées aux besoins des entreprises.
Il serait souhaitable d'établir une filière professionnalisante DUT /licence pro/ Master pro, permettant aux jeunes d'arrêter leurs études à tout moment de leur scolarité sans les orienter vers une filière généraliste ne correspondant pas aux besoins des entreprises.
Rédigé par : jacqueline pédréno | 26.11.2005 à 17:04
Mon plus jeune fils est actuellement en 1èreS, il aime les maths, la physique mais nous avons des hésitations sur son projet professionnel: faut-il choisir une filière scientifique?
Son frère ainé, ingénieur chimiste,spécialisé dans la chimie de l'eau et l'environnement (sorti de l'école Nationale de Chimie de Lille) est au chômage depuis 18 mois. Il a travaillé deux ans en Suisse à la suite de son stage final ; sa boîte a eu des problèmes économiques et depuis, impossible de décrocher un job (a part un intérim de 6 mois) Cela me fait bondir quand je lis que l'on recherche désespérément des scientifiques! Son cas n'est pas unique, beaucoup de jeunes sont dans la même situation que lui avec parfois un doctorat. La solution pour certains: aller à l'étranger.
Le jour où notre pays offrira un emploi et un salaire décent à nos scientifiques , le problème sera en voie de résolution.
Je pense que nos universités, nos grandes écoles, ne sont pas toutes adaptées aux exigences du monde du travail.
Rédigé par : Grammont | 25.11.2005 à 18:40
Dans tout ce qui précède, j'ai l'impression qu'en fait il y a comme un malaise qui n'a pas encore de nom... Il me semble que pour ceux qui se destinent à des études longues, que ce soit en sciences "dures" ou en sciences "molles", c'est le bac qui pose problème. Ce drôle d'examen (qui a eu sans doute du sens il y a... quelques décennies) n'est plus qu'une espèce de papier. Vous l'avez et vous êtes un honorable citoyen, vous ne l'avez pas et vous êtes un "sans-papier" dans le sens exact du terme... Donc pas d'accès à l'Eldorado des études supérieures... Ce qui signifie qu'il vaut mieux être bien souple et discipliné pour obtenir son passeport que chercher en soi ses propres richesses et tenter de les exprimer, quitte à aboutir à une impasse. Est-il difficile d'imaginer un système où la qualité du raisonnement serait autant appréciée que la récitation des dix premiers nombres entiers, ou que les dates de naissance des rois de France ?
Peut-être que le bac tel qu'il est conçu aujourd'hui n'a de sens qu'en tant que contrôle des connaissances pour les filières plus courtes, ceux qui ont besoin d'être très vite opérationnels par rapport au marché du travail ?
Mais le danger existerait alors dans l'autre sens : comment faire pour éviter qu'il y ait deux bacs, deux types d'étudiants et aucune passerelle entre les deux filières ?
Je n'ai pas de réponse, bien sûr, je voulais juste attirer votre attention sur une intuition par rapport aux sciences : le problème n'est-il pas le conditionnement auquel doivent se soumettre les jeunes pour l'obtention du fameux papier "sangattien"...?
Rédigé par : Jean-Claude Deschotte | 06.11.2005 à 12:08
Ma fille est en seconde elle dit vouloir faire un bac s et a pris comme option de détermination math physique informatique. Quand je lui demande pourquoi ce choix (que j'ai essayé de ne pas influencer) elle me répond cela me laisse le temps de voir et je pourrais avoir plus de possibilités d'orientation apres. Aussi le bac S un tremplin ou un "non choix " ,
Rédigé par : Marc Deschamps | 05.11.2005 à 14:46
Tout à fait d'accord avec le commentaire précédent. Les valeurs que portent (et c'est bien ainsi) les sciences sont faites d'humilité, de patience, d'analyse. C'est d'ailleurs ce qui rend difficile aux scientifiques de sortir de leur sujet.
On est bien loin des valeurs star'ac, de la réussite que l'on faire croire facile, de l'argent...
Je suis passé par la formation doctorale. Losque de jeunes cousins m'interpellent au moment ou ils doivent faire des choix de formation il m'est difficile de valoriser la filière scientifique : j'ai eu de grandes difficultés à trouver un emploi, j'ai du repartir de zero et mettre au panier toutes les connaissances chèrement acquise en 8 années d'études.
Mais je ne regrette rien, car les sciences m'ont donné des compétences, une approche des problèmes, une capacité à apprendre... qui me sont très utile dans mon job. Mais que c'est dur à vendre ! Surtout quand ensuite on me demande combien je gagne ou ce que sont devenus les autres de ma promotion.
Ce n'est que quand je dis que je travaille dans le service public que les visages s'éclairent parfois : fonctionnaire, voila un beau métier (c'en est pas un, mais pour 65% des jeunes - dixit un sondage récent si mes souvenirs sont bons - c'est une activité professionelle qui est recherchée).
Est-ce que je veux dire que de ce fait, comme c'est sociétal, de long terme, il ne faut rien faire et accepter que les sciences soient en bas de l'agenda ? Un peu oui. Je crains que ce ne sera que quand les entreprises auront de nouveau pris conscience que les scientifiques c'est utile, et qu'il faut créer des postes, bien payés, alors seulement l'engouement pour les sciences connaitra un vrai rebond.
Je ne jette pas la pierre aux jeunes étudiant ; je ne vais pas leur reprocher d'être plus claivoyants que moi sur les débouchés professionnels, même si je regrette que cela signifie que l'argent et le confort individuel sont passés devant les idées et les valeurs humanistes et altruistes.
Rédigé par : Desrousseaux Alexandre | 05.11.2005 à 10:26
Ce qui me sidère toujours dans ce genre de débat, c'est à quel point on s'"étonne" d'un phénomène - en l'occurrence, la désaffection des filières scientifiques - alors qu'il ne s'agit que d'une des conséquences du modèle de société que nous proposons actuellement et de la place que nous accordons à la science en tant que tel. Vous voulez de l'argent facile? Ne soyez pas scientifique. Vous voulez être célèbre? Ne soyez pas scientifique. Vous voulez que les choses aillent vite? Ne soyez pas scientifique. Vous détestez vous "prendre la tête"? Ne soyez pas scientifique. Vous voulez un avenir professionnel attirant? Ne soyez pas scientifique.
En un mot, les disciplines scientifiques sont par essence "ingrates" et la récompense est souvent plus intellectuelle que matérielle. Un bon scientifique fait preuve d'humilité, de patience et d'abnégation... Autant de valeur plus vraiment à la mode... Si vous rajouter à cela un pays qui ne rémunère pas sa matière grise à sa juste valeur...Alors, soyons moins hypocrites et ne nous étonnons pas!
Rédigé par : Thierry Macé | 04.11.2005 à 17:43
Ma fille (ce1-école victor hugo-lambersart) vient de passer une semaine en classe rousse (équivalent classe verte mais en automne) au Centre d'Education à la Nature du Houtland (Wormhout). Au menu, de nombreuses découvertes et pratiques "scientifiques" (biologie, environnement). Bilan plus que positif !
Voilà il me semble le genre d'actions concrètes, à développer pour sensibiliser et développer l'intérêt de nos minots aux différentes disciplines scientifiques.
Rédigé par : Godest | 04.11.2005 à 10:27
je ne conseille rien à mes enfants. Je pense qu'ils doivent faire leur propre choix en fonction de leur sensibilité et de ce qu'ils aiment.
au demeurant ils sont tous les deux abonnés à des revues scientifiques et participent à des centres de vacances d'aventure scientifique.
Rédigé par : cathy charlier | 02.11.2005 à 08:54