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1°)(suite)
De plus, aujourd'hui les grands projets scientifiques et les grandes structures industrielles se tournent vers les grandes écoles plutôt que vers l'Université. Ces grandes écoles très sélectives et prestigieuses ne sont pas toujours accessibles au français moyen. Les candidats issus des Universités, pourtant très bien formés, ont l'impression d'être destinés aux listes d'attente de l'emploi. Et la collaboration Universités-Entreprise a encore du chemin à faire.
Pour clore ce chapitre, l'Entrepreneuriat français est en très grande majorité artisanale ou du secteur des PME, les diplômés scientifiques de haut niveau qui ne trouvent pas de place dans la recherche n'ont pas beaucoup de choix ailleurs. ça non plus ça ne motive pas.
Il faut rédéfinir une stratégie de recherche nationale tournée vers des grands projets à fort investissement et surtout "à mener jusqu'aux applications finales ici même en France". "Créer la technologie pour en vendre les produits". Renforcer les échanges Universités - Grandes Entreprises et proposer des alternatives à la recherche ou à l'Enseignement aux jeunes diplômés scientifiques de haut niveau pour susciter l'intérêt de la profession.
2°) La crise du modèle social français se traduit ici par le fait qu'aujourd'hui l'image de celui qui a réussi ne renvoit pas au Médecin, au Physicien, bref au Savant ou à l'Inventeur, mais plutôt à l'artiste, à la star ou à celui qui compte des millions peu importe d'où il les tient. Pour être tout à fait honnête cette crise-là ne touche pas que la France, mais le monde entier. Seulement il appartient à la France de résoudre le problème en son sein. Observons la Chine pour nous faire une idée. C'est l'un des pays qui fait former énormement de scientifique à travers le monde. Pourquoi ? Parce qu'elle s'inscrit dans la situation d'un pays qui veut croître, construire, concurrencer et s'imposer. Elle investit. Arrêtons de considérer en France que la science et la technologie nous sont acquises, nous finirons clients là où nous étions vendeurs. Relançons la machine comme un Etat qui débute et rentrons dans la concurrence à fond. Multiplier les émissions sur les métiers scientifiques, sur les découvertes actuelles, sur les inventions françaises et sur les scientifiques qui réussissent, ça peut redonner envie aux enfants de dire "Je veux devenir un Savant, un Médecin, un Astronaute, un Archéologue, etc". Un Professeur qui passe sur une émission scientifique sur la 2 pour parler de la théorie des cordes est zappé au profit de FanDe sur la 6. Son discours est trop complexe, il ne fait pas bonne mine et il est ennuyeux. Aucune enfant ne veut lui ressembler.
3°) L'envie d'étudier les sciences tient aussi à la culture scientifique générale. Combien de français n'ayant pas fait l'Université savent ce qui se fait actuellement en mathématiques, en physique, en chimie, en biologie, en météorologie...? Les slogans prennent la place des vrais sujets. Tout le monde sait qu'il faut faire quelque chose pour l'Environnement, mais combien comprenent ce qui se passe ? Tout le monde sait que les maths sont compliqués mais combien savent ce qu'elles apportent aux outils de la vie courante ? Tout le monde sait qu'une française est le biologiste de Raël mais combien savent ce que c'est que le clonage ?
De quoi parlent les français la plupart du temps ? Moi je sais ... Ils ne parlent plus beaucoup des Sciences.
Bon courage. Je suis étudiant en Informatique, mais mes vraies passions ce sont les mathématiques et la physique théorique ... Mais que voulez-vous, il faut bien gagner sa vie.
Rédigé par : Patrick S. | 21.11.2005 à 13:40
Je fais un détour avant d'en venir au vif du sujet pour rappeler que l'Université est et doit rester un milieu de liberté et de responsabilité. Certes, il y a des améliorations à apporter, mais nous étudiants devont prendre conscience que nous devons faire dix pas vers le changement avant que le le corps professoral en fasse deux et l'Etat un ! Donc, à vos marques ... Il existe des journées porte ouvertes pour les lycéens intéressés par les études universitaires. Comme l'a rappelé le dernier intervenant les profs montrent leur disponibilité, en sciences plus qu'ailleurs, allons vers eux. Les assos d'étudiants, pourquoi pas ? Ce n'est pas facile de sortir du lycée et se lancer dans tout ça, mais si cet apprentissage n'est pas encore fait et ne se fait pas à cette période de la vie, il ne se fera que trop tard ...
Pour revenir à la crise de la science ... Je souris de constater que de grands noms de la politique figurent sur la page d'introduction. Hé bien Messieurs, la crise de la science tient sa source dans la crise politique nationale et dans la crise du modèle social français. Je vais un peu fort, mais j'assume.
1°)Les études scientifiques débouchent principalement dans la recherche et dans l'Industrie. Aujourd'hui la recherche en France a un sérieux problème de financement. Sans se lancer dans des palabres politiciennes, nous voyons que les chercheurs râlent, que beaucoup de projets initiés en France se terminent en association ou carrément à l'étranger et pas au profit de la France ... l'image du chercheur français ne motive pas.
(à suivre)
Rédigé par : Patrick S. | 21.11.2005 à 12:53
tout à fait d'accord dans une certaine mesure avec toi ...
moi je trouve au contraire les profs assez disponibles, on peut leur parler avant ou après le cours, et ils nous donnent leur adresse e-mail pour toute question, et répondent quand on leur en envoit un !!
ce qui est aussi caractéristique de la fac, et c'est un bien et un mal, c'est que les cours sont comme des "modules" qui sont considérés acquis après les avoir suivis !! exemple : on étudie le système digestif, et le prof nous rappelle qu'en L2 on a eu 2H de TD sur les dents, et dc il ne revient pas dessus! je trouve ce système très bien, les profs ne passent pas leur temps à répéter tout le tps la même chose, c'est bien pour les étudiants... ce que je trouve assez dommage, c'est le manque de continuité dans les cours / TD / TP . Ils sont souvent en décalage, ajouté à cela les reports de cours / TD / TP à cause de l'emploi du temps de chercheurs des profs ... bref il faut vraiment suivre le fil, et bosser régulièrement, sérieusement, pour pouvoir s'y retrouver !!
mais c'est vrai que c'est assez difficile quand on est à la fac, même en 3eme année on tombe dans les pièges de premiere année, la liberté de la fac, l'impression d'etre en vacances toute l'année lol
en fait je crois que le problème général c'est que chaque étudiant est différent, unique, il a son rythme, son degré de motivation/flemme quotidien, se distance de la fac à faire en train ou voiture ou bus, sa méthode de travail, son amour plus ou moins élevé pour les amphis, salles de TD (qui rappellent le lycée lol), TP, ... et bref ces étudiants tous différents se retrouvent dans UNE fac qui dispense des cours d'une seul façon pour tout le monde ... alors une partie est très contentée, une autre est un peu larguée, une autre encore va bcp sécher, ... même si la passion pr la filière est la même au départ !!
ms ce pb est insolvable, ou bien il faudrait un prof pour 5 élèves !! ... le rêve :D
Rédigé par : incognito | 11.11.2005 à 19:43
Pour ce qui est du problème de l’enseignement à la fac à proprement parler, en L3 de physique,personnellement je vis quelques problèmes.
D’abord en TP et projet expérimental on fait de la science avec des bouts de ficelles. En projet par exemple, j’ai vu fleurir les ordinateurs et Webcams personnels pour pouvoir faire les mesures. Et j’ai l’impression que les profs doivent bien se gratter la tête pour nous proposer des TPs et projets avec ça…
Ensuite je trouve qu’associer la théorie aux applications concrètes ce serait vraiment bien. Les profs tentent de nous faire le parallèle, mais visiter les labos, nous montrer de visu les applications de nos apprentissages dans le cadre du cours serait très valorisant.
Et pour finir je voudrais poser un dernier problème. La notation. Je trouve que parfois des remarques trop sèches et des notes générales dures (expl:1 amphi, 5 notes au dessus de la moyenne), sont très démoralisantes et je dirais trop, ça suffit. Et bien souvent elles sont assorties d'une longue morale...
Pourquoi ne pas au contraire nous proposer des entretiens individuels pour comprendre et aider les étudiants en difficultés (comme en première année) qui ne pousseraient jamais la porte du bureau d’un prof avec lequel ils ont eut 5 pour demander des explications et de l’aide.Je ne pense pas que les profs se rendent compte que certains étudiants sont vraiment écoeurés à cause de cela. Pour preuve, je connais quelqu’un qui l’année dernière n’a même pas passé les partiels et a abandonné tout sec à cause de cette ambiance.
Pour finir, je suis désolée mais la fac est fournie sans mode d’emploi ! Débarqués du lycée on doit découvrir un nouvel univers, désapprendre nos mauvais automatismes, puis ensuite on doit acquérir un esprit, une méthode de pensée de raisonnement, de rédaction en devant deviner ce que l’on veut de nous et comment y arriver, ben c’est dur et on fait ce que l’on peut…
J’ai été re-longue !:-)
Lucie.
Rédigé par : lucie | 11.11.2005 à 17:53
à incognito
la question formation des doctorants est particulièrement pertinente. Sur ce point merci aux responsables des écoles des doctorales et également des IUFM de réagir.
Nous avons besoin de votre avis
Rédigé par : Cathy Buquet (en réponse à incognito) | 11.11.2005 à 08:05
Bonjour,
étudiant en licence 2 de mathématiques, je tiens tout d'abord à remercier les gens qui ont mis en place ce forum parce que c'est vraiment intéressant.
On fait ici tous part de nos ressentis et un peu de nos malheurs, pourquoi ne dit-on que ce qui ne va pas? Oui j'admets, on a tous l'impression d'etre ouvert et quand on sort à la rencontre des gens on croit que notre discours leur fait peur, oui, on a souvent l'impression (je parle pour les maths) de ne pas palper grand chose. Mais ne sommes-nous pas fier d'etre étudiants en sciences ? J'en suis convaincu, et je pense que c'est à nous étudiants de se regrouper au sein, comme il était émis tout à l'heure plus haut, d'associations, de bde, pour porter vers les gens un petit bout de ce qu'on fait, alors n'attendons pas que les chose bougent, bougeons.
Il y a forcement une asso dans votre fac ou école. Vous trouverez surement l'adresse sur : www.afneus.org, les site des étudiants universitaires scientifiques.
Rédigé par : Pifou | 10.11.2005 à 12:18
lool Lucie ! je m'identifie totalement, je suis aussi en L3 de sciences, mais pas en physique...
moi aussi c'est vrai que j'adore parler de ce que j'ai appris en cours, ou découvert au cours d'un TPE, mais amis ou famille, tout le monde s'en fout un peu, voire même les autres étudiants qui ne st pas aussi "émerveillés" devant certaines choses :D
je ne sais pas si ça existe, mais j'aimerais tant que dans les universités scientifiques, des petits groupes ( assos? ) avec des étudiants de toutes matières, se réunissent pour parler, discuter, faire des brainstorming sans trop de formalité avec bon esprit ... ce qui permettrait à chacun d'avoir une culture ou un esprit pluridisciplinaire, voire faire partager ces connaissances à d'autres personnes ;)
pr revenir au sujet, évidemment il faut faire évoluer l'enseignement universitaire ... un des premiers points est de "former" un peu les post-doctorants destinés à l'enseignement à l'enseignement justement, car un bon chercheur n'est pas forcément un bon prof!! ou sans les former, au moins que les enseignants-chercheurs fassent tous l'effort de réfléchir un peu à une méthode d'enseignement de leur cour! heureusement pour la plupart, dans mon cas, les profs enseignent bien
Rédigé par : incognito | 10.11.2005 à 10:21
Tu as bien raison de t'accrocher car c'est au travers de cette formation que nous avons souvent du mal à valoriser et qui est malheureusement souvent ingrate que tu gagnes en richesses.
Merci pour ton message.
Rédigé par : Catherine | 06.11.2005 à 16:51
Je suis ravie de pouvoir parler des filières scientifiques ! Et je vais vous raconter un peu mon histoire cela ne parle pas seulement de la fac mais plutôt d’une expérience générale. Je suis en licence de physique (3e année). Depuis toute petite (eh oui..), j’ai l’esprit tourné vers les étoiles. Une chose était sure : je serai astronome ! Puis : doute, j’adorais lire... Etait-ce compatible ? J’avais l’impression que j’allais entrer dans la filière des « incultes » des gens qui ne savent que calculer et qui n’y connaissent rien à la vraie vie. J’ai vu plus tard que les scientifiques lisent aussi et que tous s’intéressent au monde.Je ne pense pas avoir croisé de scientifique borné mais alors excusez moi...des littéraires bornés, ça j’en ai vu !
Bref le lycée... Ayant des difficultés en maths arrive la question ultime : peut-on faire des sciences sans maths ? Les maths dans la physique passaient très bien alors que la matière elle-même, j’aimais bien, mais pas comme ça. C’était trop sacralisé et ceux qui disent que le plus important en maths c’est le raisonnement me font bien rire… et les fissures se créaient déjà parmi les élèves. Parlez donc aux élèves littéraires de leur faire une initiation aux sciences….
Et la fac !! Première année se passe plutôt bien, et quelque chose qui fait vraiment plaisir : les profs sont tous passionnés ! Mais le hic, c’est la découverte en vrai des matières, pour moi la découverte que l’astronomie...ben bof en fait…un vrai cours d’astronomie (parsemé de mécanique) ça fait voir la différence entre lire une revue et bosser dans le domaine. Mais j’adore la physique et me voilà en licence! Et il sera dit qu’il faut attendre la licence pour faire vraiment de la physique. Mais quelques problèmes pointent pour moi actuellement :
Professionnellement : Je ne souhaite plus faire de recherche et je veux rentrer dans l’industrie, mais voilà, les débouchés dans l’industrie j’ai du mal à les voir. Etre prof on peut, chercheur on peu (si on a du courage et qu’on n’a pas peur de s’exiler) mais l’entreprise on n’est même pas au courant des métiers qui existent et il faut se démener pour avoir les infos...vive internet. Peut-etre vont-elles plus dans les grandes écoles.
Personnellement : ben c’est bête mais être scientifique en société c’est pas vendeur, on passe plutôt pour les rasoirs de service.Et pour parler de ce que l’on fait 8h par jour c’est très dur, on rencontre un grand mur de résistance. Mis à part à quelques personnes il m’est impossible de parler de ma filière parce que pour les gens quand on dit « physique » c’est bon on à tout résumé et puis quand on veut parler de la science là c’est au secours non merci, ce sera incompréhensible et très rasoir alors on préfère éviter.
Alors devant tant de résistance oui c’est dur de tenir parfois, surtout quand les résultats scolaires sont mauvais (car c’est très dur) on est tout de suite dans le doute : est-ce qu’on veut vraiment faire ça ? Il faut s’accrocher.
Et pourtant qu’est ce que j’adorerais parler science, expliquer simplement des trucs complexes, si seulement les gens s’ouvraient un peu, nous laissaient un peu de place pour leur montrer que la science c’est loin d’être inutile et loin d’être rasoir…
Voilà, j’ai été très longue désolée !:-)
Rédigé par : lucie | 05.11.2005 à 21:21